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Image by Claudia Altamimi

Haïti : Projet Chokogou

« Seuls les fermiers d’un pays peuvent
durablement en modifier les paysages. »

2 principes fondateurs

« Seuls les fermiers d’un pays peuvent durablement en modifier les paysages »
(projet Pyebwa, Haïti, 1980-90) 
Les paysans du monde entier plantent et soignent surtout les arbres qui les nourrissent ou les aident

Le projet Chokogou

Depuis 2011, le projet Chokogou se focalise sur la plantation de « noyer maya » (Brosimum alicastrum), un arbre fruitier « oxalogène » (qui stocke du carbone dans le sol sous forme de calcaire pour des dizaines de milliers d’années).

Nous travaillons avec les groupements paysans, les fermes agroforestières pour ajouter des arbres partout où c’est possible. Avec les familles haïtiennes, nous essayons aussi de faire revivre les « jaden lakou », les petits jardins vivriers traditionnels autour des habitations.

En plus de ses capacités oxalogènes et de ses nombreuses qualités (résistance à la sécheresse, fourrage augmentant la lactation du bétail…), ce sont ses noix qui rendent le noyer maya particulièrement adapté au contexte haïtien.

En effet, ces noix sont extrêmement nutritives et adaptées aux habitudes de cuisine caribéennes. C’est d’ailleurs leur goût entre le café et le chocolat qui lui a valu son nom créole de « chokogou ». De plus, au contraire des mangues, avocats et autres fruits habituels de Haïti, ces noix se conservent facilement (séchées puis moulues et/ou torréfiées). Elles peuvent donc favoriser l’autonomie alimentaire tout au long de l’année, là où les autres fruits ne sont consommés que frais, et donc sur des périodes courtes.

Planter ensemble, par dizaines de milliers, des arbres qui produiront de la nourriture, sans beaucoup de pluies, pour des centaines d’années à venir, dans les jardins, les haies et les champs des familles rurales d’Haïti.

Depuis le début du projet

Principales localités où nos partenaires plantent des arbres
carte haiti.jpg

Contexte social & environnemental

Image by Adrien Brun

Partenaires terrain

Jean Arnaud & l’organisation EDGE

Projet porté par Jean Arnaud, permaculteur Haïtien - Américain abouti, dont le plus grand rêve est de rétablir l’attractivité de son île par le biais de l’agriculuture biologique, de chaînes de distribution courtes, de circuits de transformation locaux et financièrement résilients. Et cela pour les jeunes Haïtiens qui ne rêvent que de quitter leur pays afin de réussir leur vie ailleurs.


EDGE regroupe plusieurs initiatives, liées les unes aux autres, principalement basées dans la région de Cap-Haïtien au nord de l’île :

  • création de petites pépinières communautaires,

  • programmes communs et motivants pour rendre ces pépinières performantes et les maintenir en activité à l’année longue (concours amicaux entres pépinières,

  • visites des agents du réseau pour l’échange d’information, etc.),

  • transformation des produits issus des arbres pour créer un débouché non basé sur l’agriculture saisonnière,

  • formation des agents du réseau,

  • microcrédit, etc.

EDGE est maintenant bien engagé sur la voie de plantations efficaces, en variant les espèces (Moringa, Arbre à Pain, Citronniers divers, etc.).

Hebert Pierre et OPASCAR (ancien partenaire)

De 2011 à 2018 nous avons collaboré avec OPASCAR, un groupement paysan de la région de Source Chaude (nord ouest de l’île), et Hebert PIERRE, son fondateur. Plusieurs pépinières ont été soutenues et un ensemble de distributions/plantations d’arbres mené à bien dans cette région fortement touchée par la sécheresse et le manque de moyens.

Nadine Dominique & la ferme OPAPAM

La ferme de Nadine Dominique, fille de l’historique fondateur de la plus grande radio libre d’Haïti Jean Dominique, est située sur les hauteurs de Jacmel, sur la côte sud de l’île. Elle a l’ambition de devenir un centre d’exemples appliqués en permaculture, un centre de formation pour toutes les techniques que nous pourrions vouloir expérimenter dans le cadre du programme Arbres Sauveur et bien sûr une pépinière modèle qui permettrait de distribuer des noyers mayas à partir de cette ferme dans toute cette région de la côte sud de l’île.

 

Notre relation avec Nadine nous permet aussi d’envisager l’hébergement de stagiaires et de bénévoles sur place ainsi que des essais de recherche sur les effets des arbres oxalogènes dans les sols haïtiens.

Edex Paul & CFEDEC

Le CFEDEC (Centre de Formation pour l’entraide et le Développement Communautaire) et son fondateur Edex PAUL est au centre du réseau de 4 groupements paysans dans le plateau central haïtien : le groupement paysan de la commune de La Victoire (Laviktwa en créole, 500 membres), OPAB (Bahon, 500 membres), MPR (Ranquitte, 4500 membres), et OPBSR (Saint-Raphaël, Nord Est, plusieurs milliers de membres).

Le CFEDEC assure aussi la liaison avec l’ONG locale « Zanmi Agrikol » qui possède un gros centre de formation et recherche agricole à Corporant, au sud
du plateau central. Ce centre et l’organisation qui l’opère constitue toujours un important potentiel pour le futur.

Sadhana Forest Haïti (ancien partenaire)

De 2011 à 2018 nous avons collaboré avec Sadhana Forest, à Ansapit au sud-est de l’île, afin de financer une pépinière de grande capacité (la plus grande de notre réseau), des puits et des formations à la plantation de noyers mayas dans la région.
Nous continuons à collaborer aujourd’hui en leur fournissant des graines, leur équipe de bénévoles permanente gérant la distribution des plants.

Le projet en photos

Quelques pensées

La petite échelle,
l’espoir en Haïti

Notre programme à petite échelle constitue toujours une réponse valide, bien que partielle, à la situation en Haïti.

Lorsque on énumère tous les maux d’Haïti, nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi continuer à intervenir là-bas. La réponse la plus simple est que notre programme à petite échelle constitue toujours une réponse valide, bien que partielle, à la situation en Haïti.

En effet notre petite taille nous permet de transférer l’essentiel des fonds reçus vers nos partenaires de terrain (nous n’avons ni salariés, ni bureaux en France, seulement des consultants à temps partiel). Nous travaillons avec les paysans les plus pauvres et les plus isolés, chaque aide compte pour eux.

En outre, nous promouvons des solutions agroforestières accessibles et pérennes. Au contraire des solutions classiques inefficaces pour les plus pauvres (les grandes exploitations, l’agriculture avec intrants chimiques ou semences OGM, la mécanisation et la généralisation des prêts pour financer la modernisation de l’agriculture, la production de produit centrés sur l’export, etc.).

Prendre racine

Après bientôt dix ans en Haïti on peut dire avec fierté que notre programme de reforestation a « pris racine », au sens figuré et aussi littéralement.

Prendre racine, dans notre contexte, veut dire ajouter le noyer maya aux arbres nourriciers haïtiens, comme l’avocatier ou le manguier qui sont souvent les derniers à demeurer dans les cours des maisons et les petits champs, mais avec en plus la dimension de conservation aisée des noix mayas pendant de longues durées.

Cet arbre a donc le potentiel de modifier une partie de la problématique alimentaires des familles pauvres haïtiennes.

Et chaque jour qui passe ce potentiel est plus réel quand de nouveaux arbres produisent leurs premiers fruits, quelque part dans un jardin haïtien, sur un morne ou dans une vallée reculée, et quand ces fruits et graines sont examinées, discutées, passées de main en main, goutées, entre fermiers, entre voisines, avec les enfants…

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